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Première formation à la cyclologistique avec le Dispositif Mobilité Inclusive

La cyclologistique est en pleine renaissance et on ne peut que s’en réjouir ! En atteste un nombre d’entreprises qui a progressé de 33 % en un an ou encore la création récente d’une fédération professionnelle en novembre 2022. De plus en plus de structures souhaitent ainsi intégrer le transport à vélo de leurs marchandises dans leur chaîne de valeur. C’est le cas du groupe AIDEN que nous avons accompagné vers cet objectif.

Réussir sa transition vers la cyclologistique

Quand le groupe AIDEN, entreprise d’insertion spécialisée dans les métiers des espaces verts, a contacté le Dispositif Mobilité Inclusive (DMI), c’était avec un projet précis en tête : Former une équipe afin de réaliser la collecte de déchets organiques des écoles du 9e arrondissement de Lyon en triporteurs.

Si nous avons l’habitude de travailler avec le DMI pour former à la mobilité à vélo des personnes en insertion, cette formation à la cyclologistique était une première. Et Patrick Fontanel, directeur adjoint d’AIDEN, ne nous contredira pas : la mise en place cette nouvelle activité ne s’improvise pas !

En effet, lorsque l’employeur met à la disposition des salarié·es un véhicule pour leur permettre d’exécuter leurs missions, il est tenu à une obligation de sécurité de résultats. Ainsi, en cas d’accident grave, ce dernier doit être en mesure d’apporter les preuves que tout a été fait pour prévenir les risques. Et notamment en démontrant la mise en œuvre de diverses mesures :

  • le choix de vélos cargos et d’équipements adaptés,
  • une maintenance efficace,
  • la (re)organisation des déplacements professionnels (la planification des tournées bien sûr mais aussi la mise en place de procédures en cas de panne/accidents, de pauses régulières…),
  • ou encore la formation initiale et complémentaire des salarié·es.

Au delà de l’obligation réglementaire, ces différentes mesures peuvent être élaborées avec les salarié·es afin de faciliter leur acceptation du projet et sa réussite.

La formation au cœur de l’accompagnement

Après une rapide « mise à niveau », 5 salariés ont intégré la formation d’une durée totale de 14 heures. L’objectif de cette dernière est d’amener les apprenant·es vers l’autonomie dans leurs déplacements professionnels, en travaillant sur les 3 leviers de la sécurité :

  • La maîtrise de son véhicule (ici le triporteur électrique) via divers exercices de maniabilité.
  • Le suivi de l’état de son vélo et de ses équipements (notamment obligatoires !).
  • Le comportement en circulation, en alternant des temps de formation théoriques sur la règlementation et le partage de la rue avec des formations pratiques en circulation.

Par ailleurs, de nombreux temps ont été consacrés à l’écoute des attentes, des besoins et des questionnements des stagiaires, parfois très différents.

H. par exemple, ne connaissait pas du tout les vélos cargos avant de faire cette formation : « Je n’en avais jamais vu avant ! ». Alphonse a lui particulièrement eu besoin des exercices de maniabilité pour prendre en main le triporteur et appréhender son gabarit et sa conduite. Autre exemple, depuis son arrivée en France Artur n’avait jamais roulé à vélo en circulation. Il a ainsi pris conscience d’une base de la conduite, et ce, même à vélo : l’importance d’être en permanence « vigilant sur la route ». Enfin, Mickaël, qui se déclare aujourd’hui prêt à utiliser le triporteur électrique, affirme qu’il aurait eu de fortes appréhensions sans ce temps de formation.

Des salariés qui sont montés en compétence en cyclologistique… mais pas seulement !

Au delà de la progression technique constatée chez les participants, cette formation a eu d’autres répercussions positives. Bien qu’elle ait eu lieu dans le cadre professionnel, la formation a fait naître un vrai esprit d’équipe et d’entraide entre les participants. Quelques semaines après la fin de formation, la séance de bilan nous a aussi permis de constater que les participants avaient développé d’autres « compétences mobilité ».

H., qui utilise ponctuellement le vélo’v déclare par exemple qu’il se sent dorénavant « plus en confiance sur la route, même avec un simple vélo ! ». Then a lui aussi gagné en confiance et se sent aujourd’hui capable d’aller explorer de nouveaux lieux.

Mais la plus belle histoire reste à nos yeux celle de Mickaël. Alors qu’à l’entrée en formation il utilisait principalement sa voiture, il a pris conscience de la possibilité de réaliser ses trajets usuels à vélo, et notamment en VAE. Quelques semaines après la formation, il optait pour un abonnement My vélo’v… et pour le plaisir de se déplacer à vélo !

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