Avec le « Diagnostic en roulant » les collégiens améliorent leurs trajets à vélo
Un collège situé à quelques centaines de mètres d’une superbe voie verte. Des élèves domiciliés le long de cet axe. Mais seulement 1% d’entre eux viennent régulièrement à vélo au collège, alors qu’ils et elles sont 10% à plébisciter ce moyen de déplacement*. Une desserte efficace en transports en commun explique en partie cette faible pratique. Mais surtout, il suffit de quelques sections de rues peu praticables à vélo pour qu’un trajet de 3 km devienne difficilement réalisable pour un collégien.
« Diagnostic en roulant » : Quand les collégiens diagnostiquent la cyclabilité aux abords de leur établissement et formulent collectivement des améliorations
C’est l’un des nombreux enseignements d’une enquête mobilité réalisée par les écodélégués du collège André Lassagne à Caluire auprès de leurs camarades. Pour identifier des points facilement améliorables et conseiller aux élèves intéressés des itinéraires adaptés, la Maison du Vélo Lyon a mené un « Diagnostic en roulant ».
L’objectif ? Recueillir le ressenti des élèves, en particulier sur les sections permettant l’accès à la Voie Verte des Dombes. Repérer des marquages au sol manquants qui amélioreraient le trajet de la plupart des élèves. Sur les nombreux ronds-points autour du collège par exemple. Mais aussi comprendre la signalisation existante, pour faire remonter les incongruités aux techniciens de la voirie. Ainsi, une voie verte à sens unique qui oblige à repasser par la chaussée d’un boulevard très circulant, une piste qui s’arrête au milieu d’un trottoir… Ou des vieux aménagements mal pensés : des bandes cyclables dans des sens uniques étroits au lieu de double-sens cyclables, des rues très étroites qui pourraient être passées en zones de rencontres. Ou encore des axes très passants sans marquage au sol.
Les écodélégués de 6e ont d’abord suivi une petite formation à la signalisation cycliste et au déplacement en groupe, avant de partir en repérage. Pour chaque destination identifiée, ils ont étudié les différents itinéraires possibles. Passer par ce rond-point ou privilégier une rue à faible trafic ? Un double-sens cyclable ou une avenue sans marquage au sol ? Ils ont pris en photo les points problématiques et les éléments qui leur paraissaient favorables.
Une dizaine de points améliorables identifiés
Organisé en 4 séances de 2 heures, ce diagnostic en roulant a permis de tracer deux itinéraires empruntables par la majorité des élèves. Ainsi qu’une dizaine de points noirs. Les élèves ont pu formuler des propositions d’améliorations, légères pour la plupart d’entre elles. Enfin, une séance a permis de partager les observations et demandes auprès de la responsable du secteur chargée de la voirie. Des propositions rapidement réalisables, qui ne remplacent cependant pas des aménagements davantage sécurisés.
Enfin, nos enquêteurs et enquêtrices à bicyclette ont présenté leurs travaux lors d’une grande plénière. Les élèves de 6e mais aussi des élus de la commune et des responsables de la Métropole ont découvert les propositions des élèves avant des travaux aux abords de l’établissement.
Une démarche qui devrait permettre d’augmenter le nombre d’élèves cyclistes. Une petite graine permise par la mobilisation exemplaire de la communauté éducative. Des professeurs d’EPS ou référents développement durable, sans oublier un soutien sans faille de la direction !
Un dispositif à reproduire dans d’autres collèges
D’autres diagnostics en roulant sont déjà prévus. Ils accompagneront notamment les différents plans de déplacements des établissements scolaires prévus cette année dans plusieurs collèges de l’agglomération. Cette démarche, encore expérimentale, permet de montrer aux élèves la fabrique de la ville et de les rendre acteurs de leur mobilité.
Ces interventions sont réalisées dans le cadre de notre convention avec la Métropole de Lyon. Pour toute info, contactez-nous !
* 450 élèves du collège André Lassagne ont répondu à une enquête mobilité réalisée par les écodélégués dans le cadre d’un projet mené par la Maison du Vélo Lyon et deux autres associations, Apieu Millefeuilles et Chic de l’Archi. On y apprend que 10% des élèves souhaiteraient venir au collège à vélo. Un chiffre avec de fortes variations en fonction de l’âge et du genre des élèves. Les réponses montrent ainsi un intérêt déclinant pour la bicyclette entre la 6e et la 3e, en particulier chez les jeunes filles. Celles-ci se sentent aussi de moins en moins à l’aise à vélo en grandissant. Les parents ont quant à eux répondu à une seconde enquête. Elle montre le lien entre l’envie de pratique et l’autonomie des enfants en fonction de la possession de vélo par les parents. Des éléments qui confirment les analyses des chercheurs lors de notre journée d’études sur la pratique du vélo chez les enfants et adolescents :
Une belle initiative de géographie vécue pour faire émerger les risques ressentis.