Quand Gobee.bike se prend pour Mars Attacks !
Trois mois pour régler son compte à une drôle d’innovation vélocipédique. Les « nouveaux » modèles économiques ne perdent pas leur temps… Et ce n’est pas que du cinéma.
Place aux petits vélos verts (fluos)
La première fois que j’ai vu ces petits vélos verts fluos dans les rues de Lyon, mon esprit a tout de suite dérivé vers la planète rouge et le film culte Mars Attacks ! Sans doute parce que ces engins débarquaient un petit peu comme cela sans prévenir, comme les petits martiens coiffés d’un bocal sur la tête. Forcément aussi en raison de leur couleur impayable, un vert à vous crever les yeux. Et surtout parce qu’ils mettaient un air de nouveauté dans le marché de la location urbaine de vélos.
Les velo’v garés tels des chevaux à l’écurie paraissaient soudain étonnamment ringards, carrément dignes du moyen-âge. Avec leur petit refrain « tu me prends où tu me trouves et tu me laisses où ça te prends », les gobee bikes laissaient envisager un nouvel air de liberté et d’insouciance. Apparemment, rien que du positif, sans parler du « nouveau » modèle économique dont la presse nous rebattait les oreilles.
Trop vite, trop tard
J’étais moi-même prêt à céder aux sirènes vélocipédiques de la modernité. D’autant plus que la chose avait l’air simple… À condition de disposer d’un smartphone en état de marche (encore un « nouveau » modèle économique en toile de fond …). Mais comme souvent, j’ai traîné. Et il n’a pas fallu trois mois pour que la réalité rattrape les gobee bike, un peu comme nos amis martiens d’ailleurs.
Après les avoir accueilli avec curiosité ou indifférence, les terriens, – ici de la branche lyonnaise – ont finalement réglé rapidement et radicalement leur compte à ces intrus. Sans grande originalité d’ailleurs. Parce qu’un lecteur attentif de la rubrique « 2 roues » de la presse nationale savait déjà que les lillois, les rémois, les parisiens, puis les italiens, et bientôt les français les avaient devancés ou leur emboîteraient le pas dans la foulée. Il ne s’agissait bien sûr pas de faire exploser à coup de musique le crâne proéminent de ces intrus. Mais plus bêtement de les « libérer » en faisant péter leurs rayons (pas laser pour un sou). De les « noyer » dans le premier fleuve venu. Ou encore de les « adopter » en les dissimulant au fond d’une arrière-cour discrète.
Pertes (et pas profits) de la nouvelle économie
Autant dire que début mars, trois mois après leur apparition, les gobee bike pouvaient être inscrits au rang des pertes (et pas des profits) de la nouvelle économie. Et les velov’ pouvaient à nouveau piaffer en attendant le client….
Une chose cependant est certaine : La petite reine n’est plus simplement romantique, écologique ou militante, confirmant ce que l’on présageait en voyant se multiplier les marchands de vélos dans les centres villes urbains les plus branchés et les plus chics. La bicyclette est prête à grimper, sans barguigner, les pentes rudes de cette nouvelle économie…
Une chronique en pente et en danseuse.
La vie est ainsi faite que perché en danseuse le pédaleur de service ne dompte plus ses pensées qui affluent au rythme des tours de plateau. Quelques extraits attrapés au vol…
Merci pour cet article.
Il faut néanmoins préciser que les martiens qui ont déposés ces vélos verts n’avaient sûrement aucune idée de ce que la conduite en ville, et pire encore en mode « partagé », pouvait faire subir à un vélo normalement constitué.
Un angle de trottoir, un rail de tramway, un petit parcours sur les pavés, et hop, voilà notre vélo vert trop fragile cassé, foutu, brisé.
Reconnaissons que les Vélo’v sont solides et adaptés, et n’ont pas ce côté camelote-bas-de-gamme des ex-GobeeBike.