Expérimentation du vélo-cargo pour 5 entreprises de la Métropole Lyonnaise
Le 16 Septembre 2024, un projet un peu spécial a démarré au Grand Plateau (Villeurbanne) : cinq entreprises artisanales du Rhône ont pu bénéficier de l’accompagnement de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Auvergne-Rhône-Alpes, en partenariat avec l’ADEME, la Métropole de Lyon, le Fonds Vert et la Ville de Lyon, afin de tester l’usage du vélo-cargo pour leur activité professionnelle pendant un mois. Dans le cadre de cette expérimentation, la Maison du Vélo a été sollicitée pour former sur une demie-journée les futurs cyclo-logisticiens à la réglementation, les bonnes pratiques et la maniabilité sur plusieurs types de vélos.
Historique et contexte
Entre 2021 et 2022, les ventes de vélos-cargos ont presque doublé, atteignant 33 000 unités contre 17 000 l’année précédente, avec une majorité de modèles électriques. Malgré cette forte croissance en France, en particulier dans le secteur professionnel, certains artisans considèrent que ces solutions de mobilité durable ne répondent pas toujours à leurs besoins, car elles sont parfois méconnues ou trop différentes de leurs habitudes. Pour surmonter ces obstacles, il est essentiel de rassurer les entreprises artisanales sur l’efficacité du vélo-cargo et de leur offrir la possibilité de les tester, afin de déterminer si elles sont adaptées à leurs activités.
Cette expérimentation des vélos-cargos visait donc à démontrer les avantages de cette alternative aux véhicules thermiques pour les artisans. Diverses entreprises artisanales, issues de secteurs d’activité variés et ayant des besoins de déplacement spécifiques (en milieu urbain ou rural), ont ainsi eu l’opportunité de tester concrètement l’utilisation du vélo-cargo pour leurs interventions, chantiers, livraisons, et autres déplacements. La Chambre de Métiers et de l’Artisanat à accompagné les artisans afin d’identifier le modèle de vélo-cargo le mieux adapté à leurs besoins, puis tout au long de la période d’essai. Cette expérimentation a été rendue possible grâce à la collaboration avec des fournisseurs de solutions de mobilité comme JHOG, AddBike, Joker Bike, situés sur le Grand Plateau – La Manufacture des Mobilités Métropolitaines à Villeurbanne.
Les déplacements en ville sont de plus en plus complexes en raison du trafic routier, de la hausse des prix du carburant et des difficultés de stationnement. Après un mois d’expérimentation, les artisans du Rhône ont pu évaluer les avantages et les limites du vélo-cargo, notamment en termes de réduction des coûts et de capacité à s’adapter aux contraintes de mobilité imposées par la Zone à Faibles Émissions (ZFE) de la Métropole de Lyon.
Les entreprises participantes étaient les suivantes :
- BK Lyon Propreté – entreprise de nettoyage (Saint-Priest)
- VN Services – entreprise de nettoyage (Vénissieux)
- Labo Gueules de Bois – menuiserie (Lyon 1er)
- Kataba – menuiserie (Lyon 3e)
- Etablissements Vaquier – plomberie (Lyon 7e)
Après un mois d’expérimentation
Le 16 Octobre s’est tenu au Grand Plateau la cérémonie de clôture de cet évènement, qui a permis aux concernés, artisans comme partenaires, de partager leur retour d’expérience et faire un bilan sur cette période ou ils et elles ont troqué leur volant pour un guidon :
« Je fais mes interventions tous les jours avec le vélo et la remorque dans Lyon et c’est très agréable. Il y a beaucoup de pistes cyclables et la circulation est plus fluide que sur la route. Je gagne 10 à 15 min sur mon trajet à vélo par rapport au trajet que je faisais avant en bus. J’ai toujours réussi à stationner le vélo avec la remorque et j’ai souvent réussi à les attacher à des points fixes. Je fais entre 15 et 20km par jour à vélo et malgré l’assistance électrique c’est plus fatiguant que de conduire un camion. »
Slimane de VN Services
« Je m’en sers tous les jours pour faire mes petites interventions et j’arrive plus vite à mes rendez-vous qu’avec mon camion. Je monte à Croix Rousse sans souci en revanche la maniabilité est plus difficile qu’un vélo classique. »
Laurent de Etablissements Vaquier
« On se sert du vélo cargo pour réaliser nos approvisionnements en quincaillerie et nos mesures sur les chantiers. Il nous permet de transporter du matériel encombrant qu’on ne pourrait pas prendre à vélo classique et nous évite d’utiliser le camion sur certains trajets. »
Romain de Kataba
Nous avons eu l’agréable surprise de constater que la majorité des retours étaient très positifs, avec certaines personnes évoquant tout de même la météo de cette période particulièrement pluvieuse comme frein à l’utilisation du vélo. La formation, théorique, dispensée avant le départ en circulation des participants, a permis un temps de rappel sur la réglementation de la route appliquée au vélo et les bonnes pratiques à appliquer en circulation. Ce rappel théorique a été complété par une prise en main des vélos avec parcours de maniabilité et essais des différents modèles qui a été bien appréciée, même si le gabarit des vélo-cargos et la maniabilité différente d’un vélo classique ont pu présenter une difficulté, surtout pour les personnes qui n’étaient pas déjà habituées à l’utilisation du vélo comme moyen de transport.
Globalement, l’expérience démontre que le vélo-cargo est utilisé comme véhicule d’appoint en supplément d’un utilitaire, ce qui permet aux artisan·es une meilleure flexibilité dans leurs déplacements professionnels. Après l’installation d’un chantier, qui nécessite un véhicule plus gros, les participants se reposaient donc principalement sur le vélo, plus efficaces pour les trajets courts et le déplacement de matériaux et outils légers.
L’expérimentation avait lieu en parallèle à Aurillac (Cantal) en milieu rural, où les distances sont souvent longues et les infrastructures cyclables moins présentes, et où le vélo-cargo peut sembler inadapté. Cependant, les cinq artisans participants, après un mois d’essai, ont pu constater qu’il répond à leurs besoins de manière plus adéquate que prévu. Capable de circuler sur les routes de campagne, les chemins moins entretenus ou parfois étroits, il se révèle être une véritable alternative écologique et économique.
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Merci à la CMA Lyon-Rhône pour les photographies !